le problème des pizzas

Première esquisse des Tortues Ninja ; Eastman & Laid, 1983.

De ces interrogations qui se présentent complètes, toutes prêtes à être enfournées, au moment de l’endormissement :

À quantité égale de pâte, une pizza circulaire présente-t-elle plus ou moins de croûte sur son pourtour qu’une pizza rectangulaire ?

Considérons :
– qu’à une quantité de égale de pâte équivaut une surface de pizza égale.
– que la quantité de croûte que présente une pizza sur son pourtour est proportionnelle à son périmètre.
– par exemple, une pizza de 555 cm2 (dimensions proches du nombre d’or : 30 cm de long sur 18,5 cm de large) => la pizza circulaire de surface égale aurait alors un rayon de 13,3 cm.

==> périmètre de la pizza rectangulaire = longueur x largeur = 97 cm ; périmètre de la pizza circulaire = 2πr = 83,7 cm.

Une pizza circulaire présente moins de croûte sur son pourtour qu’une pizza rectangulaire.

Bien que leur goût pour les pizzas soit arrivé après leur création, il reste à savoir comment Kevin Eastman et Peter Laird ont eu cette idée géniale de tortues mutantes, adolescentes et ninjas. Sans rire ; quel cocktail parfait.

des humains dans les bois

Mes balades en forêt m’emmènent assez loin des lotissements. J’entends toujours, selon la direction du vent, l’élan des voitures, j’arrive à distinguer les compagnies des avions à l’approche ou au départ de l’aéroport, quelques vielles bouteilles en verre se remplissent de mousse çà et là, mais tout de même, je suis loin.
Il y a trois jours, je m’étais engagé sur un sentier qui se trouvait être, un peu plus en avant, encombré d’ajoncs. Les épines avaient crissé sur mon manteau puis j’avais repris ma marche, me disant le passage serait bientôt condamné. Tout à l’heure, je me suis retrouvé sur le même chemin (mais en sens inverse ; j’essaye, chaque jour, de concevoir un itinéraire unique à partir de la trentaine de tronçons de piste à ma disposition) et quelqu’un avait dégagé le passage. Du travail bien fait : taille à la scie et au sécateur. Loin de sa maison, de son garage, de ses outils, un héros, une héroïne, avait pris de son temps pour que ses confrères et consœurs des bois puissent profiter de la forêt sans se frotter à ses piquants. Merci.

investigation marine

CM1, école Jean Monnet, il y a plus de vingt ans maintenant. Depuis quelques jours une drôle d’effervescence anime la classe. Mme Barthez (oui, nous sommes déjà champions du monde à l’époque) nous a donné à lire un livre à la maison, à raison d’un chapitre par soir, dont nous reprenons la lecture en classe le lendemain, à voix haute. C’est un polar (mais je ne le sais pas encore) qui se déroule au fond de la mer. L’enquête poissonneuse captive la classe et tout le monde y va de ses pronostics : même mon copain Jean Marc – lecteur moins assidu que moi – est pris par l’intrigue.

Vague souvenir de devoir lire un passage devant la classe. Peur et plaisir.

Laurent a bien sûr dévoré le livre et connaît l’identité du tueur. On ne pense pas qu’il soit possible de finir un bouquin si vite mais personne ne veut qu’il nous le prouve en dévoilant le nom du coupable.

Je me souviens de l’inspecteur charismatique. Un bar peut-être ?

Je recherche ce livre depuis une dizaine d’années maintenant. Les mots clefs tapés sur Google (dont j’apprendrais à me servir en CM2) sont faibles : roman policier jeunesse, océan, poissons, couverture jaune et noire, années 2000. Compliqué de sortir la tête de l’eau avec ça. Mais je garde espoir. Je finirai par remettre la main sur ce bout de mon enfance et retrouverai qui était le tueur du fond des océans.