des humains dans les bois

Mes balades en forêt m’emmènent assez loin des lotissements. J’entends toujours, selon la direction du vent, l’élan des voitures, j’arrive à distinguer les compagnies des avions à l’approche ou au départ de l’aéroport, quelques vielles bouteilles en verre se remplissent de mousse çà et là, mais tout de même, je suis loin.
Il y a trois jours, je m’étais engagé sur un sentier qui se trouvait être, un peu plus en avant, encombré d’ajoncs. Les épines avaient crissé sur mon manteau puis j’avais repris ma marche, me disant le passage serait bientôt condamné. Tout à l’heure, je me suis retrouvé sur le même chemin (mais en sens inverse ; j’essaye, chaque jour, de concevoir un itinéraire unique à partir de la trentaine de tronçons de piste à ma disposition) et quelqu’un avait dégagé le passage. Du travail bien fait : taille à la scie et au sécateur. Loin de sa maison, de son garage, de ses outils, un héros, une héroïne, avait pris de son temps pour que ses confrères et consœurs des bois puissent profiter de la forêt sans se frotter à ses piquants. Merci.